Sophie Vanderpol, Fondatrice de la marque Olidi, commercialise une chaise ergonomique, plus précisément une assise, pour le télétravail. Son objectif est de développer toute une gamme de produits ergonomiques nomades. Pour Boodoom Le Mag, elle revient sur la genèse de son projet, le processus de création et ses ambitions. Rencontre !
Comment est né le projet de votre chaise ergonomique ?
Sophie Vanderpol : Lors du premier confinement en 2020, comme beaucoup de personnes, j’ai expérimenté pour la toute première fois le télétravail. J’ai organisé un coin bureau dans mon salon en étant assise sur une chaise qui n’était pas du tout ergonomique. Puis, je me suis rendu compte que j’aimais bien bouger au cours de la journée. Je travaillais aussi bien sur mon canapé, que dans ma cuisine. J’ai ressenti tout de même des douleurs au dos et j’en ai parlé à mon mari qui est médecin du travail. Étant donné que je changeais souvent d’environnement pour travailler, il m’a conseillé de ne pas investir dans une chaise qui allait me clouer devant mon bureau. Il m’a expliqué qu’en bougeant toute la journée, je changeais de position, ce qui était un bon réflexe pour rester en bonne santé. C’est comme ça qu’est née l’idée d’Olidi.
Avez-vous fait appel à des experts pour concevoir votre chaise ergonomique ?
S. V. : J’ai d’abord échangé avec plusieurs télétravailleurs pour m’assurer que le produit répondait bien à un véritable besoin. Il se trouve que beaucoup de personnes ne s’équipent pas, que ce soit d’une chaise ergonomique ou d’un bureau assis-debout, parce qu’elles n’ont pas la place, le budget ou l’envie d’acheter un produit qu’elles ne trouvent pas esthétique. Donc, il fallait prendre en compte le facteur désirabilité. Trois ergonomes que j’ai rencontrés par l’intermédiaire de mon mari, ont également suivi le projet du début jusqu’à la fin. Ils m’ont aidé à établir le cahier des charges, à savoir une assise capable de transformer n’importe quelle chaise en chaise ergonomique, utilisable aussi bien sur un sofa qu’au sol, facile à transporter… On a mis un coussin lombaire réglable en hauteur pour être bien installé et avoir une position qui est confortable. J’ai également eu les conseils d’un ostéopathe et de plusieurs professionnels de santé.
J’ai bricolé moi-même un premier prototype – qui ne ressemblait pas du tout au produit final – en démontant des produits ergonomiques. Un designer a dessiné les premiers plans, puis j’ai collaboré pendant un an et demi avec une entreprise qui m’a aidée à industrialiser la chaise. On a simplifié le produit jusqu’à obtenir la chaise Olidi, éco-conçue et fabriquée en France.
450 euros, c’est un budget conséquent pour un particulier. Et malgré la nécessité de s’équiper, le prix peut être un frein. Comment démocratiser l’accès à votre marque ?
S. V. : J’ai beaucoup travaillé sur le prix, car mon objectif à terme est de développer des produits en phase avec les nouveaux modes de travail et de démocratiser au maximum leur accès (sac à dos pour transporter la chaise, rehausseur d’écran réellement nomade, lampe, etc.). Il faut savoir que pour une marque d’ergonomie, la chaise Olidi n’est pas chère. Les premiers prix pour une chaise ergonomique d’une marque de référence tournent autour de 1 000 euros environ en moyenne. Avec la qualité de produit que je propose en made in France, il est difficile de baisser ce tarif, mais j’y travaille avec un modèle à 380 euros. Ça me tient à cœur de proposer des articles plus accessibles, mais le développement produit prend du temps.
J’échange aussi avec des entreprises qui pourraient équiper leurs salariés en télétravail. Je discute actuellement avec une structure qui compte 70 collaborateurs dont une partie est en full remote, et une autre en mode hybride. Les responsables envisagent d’équiper leur siège social parisien pour leurs salles de pause, mais aussi leurs salles de réunion. Les télétravailleurs pourraient récupérer une chaise au bureau et la tester à leur domicile. Et pourquoi pas, la conserver si elle leur convient.
Avez-vous étudié les nouvelles tendances liées au télétravail qui incitent à repenser son habitat, à l’image des cuisinistes qui prennent en compte le télétravail pour concevoir et aménager des espaces adaptés ?
S. V. : Je vois deux manières de répondre : j’ai la vision de mon mari qui rabâche au quotidien aux télétravailleurs qu’il faut ranger son bureau en fin de journée, pour séparer leur vie privée et leur vie professionnelle. Il ne faut pas avoir son bureau devant les yeux, sinon on n’arrive pas à faire une véritable coupure. Dans cet esprit, on a beaucoup travaillé le design de la chaise pour qu’il s’intègre dans nos intérieurs et que ce ne soit pas un produit qui nous rappelle le travail. Il est possible de plier la chaise et de la ranger pour ne pas la voir du tout.
Ensuite, j’ai été contactée par un site qui commercialise des produits outdoor et qui souhaite créer une catégorie VanLife (la vie en van). Il y a visiblement de plus en plus de personnes qui vivent en mode nomade dans leur van et qui travaillent aussi dans leur véhicule ! C’est un contexte auquel je n’avais pas pensé en me lançant !
Comments