CAC40 : de plus en plus de femmes aux postes de direction
- Aurélya Bilard
- 26 févr.
- 3 min de lecture
Selon une étude publiée le 25 février, la proportion de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises du CAC40 est à la hausse. Mais les postes de PDG restent la chasse gardée des hommes.

Femmes en entreprise : le législateur, ce héros ?
Oui, s’adapter aux évolutions légales et réglementaires n’est pas toujours simple pour les organisations. Pour être dans les clous, elles doivent souvent mobiliser la direction des ressources humaines et les départements juridiques, instaurer de nouvelles pratiques de travail, intégrer de nouveaux outils, etc. pour s’assurer d’être et ou de rester en conformité avec la loi. Aussi pénible et chronophage que cela puisse être, force est de constater que la pression exercée par le législateur en vaut la peine, notamment en matière de diversité, équité et inclusion.
L’Observatoire Skema de la féminisation des entreprises a présenté le 25 février son nouveau rapport dédié aux organisations du CAC40, démontrant que les lois en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ont des impacts significatifs. En effet, la part des femmes dans les conseils d’administration et les comités exécutifs ne cesse de croître, atteignant respectivement 45 % et près de 28 % en 2024.
Rappelons qu’en 2008, année du dépôt du projet de la loi Copé-Zimmermann (1), ces deux instances de décision comprenaient moins de 10 % de femmes. En 2021, au moment du dépôt de la loi Rixain (2), qui cible spécifiquement les comités exécutifs, la part des femmes était inférieure à 20 %.
Selon l’enquête, le plafond de verre se réduit et aurait même été divisé par deux en l’espace d’une quinzaine d’années. « Le plafond de verre est mesuré par la différence entre le pourcentage de femmes dans la population «Ingénieurs & Cadres» qui représente le vivier de potentielles femmes dirigeantes à promouvoir au comité exécutif et le pourcentage de femmes dans le «comité exécutif». […] Le plafond de verre était de 21,82 en 2008 et de 9,97 en 2024. »
Corrélation entre féminisation du comex et rentabilité opérationnelle

Le rapport nous apprend aussi que « la rentabilité opérationnelle des entreprises du CAC40 est positivement corrélée à la féminisation du comex ». « La rentabilité opérationnelle sur l’année 2023 des 10 entreprises dont le comex est le plus féminisé est presque deux fois supérieure à celle des 10 dont le comex est le moins féminisé (23,55% contre 11,93%). »
De même que « la rentabilité opérationnelle sur l’année 2023 des 10 entreprises dont l’encadrement est le plus féminisé est plus de deux fois supérieure à celle des 10 dont l’encadrement est le moins féminisé (22,80% contre 10,99%). »
Ainsi, plus la part des femmes est élevée aussi bien au sein du comité exécutif, aux fonctions d’encadrement et dans les effectifs, plus la rentabilité opérationnelle est élevée.
Malgré ces avancées et ces constats, beaucoup reste à accomplir. L’Observatoire Skema indique que les femmes peinent toujours à se frayer un chemin à la tête des entreprises du CAC40. Sur les 80 postes de Président et/ou Directeur général, elles représentent seulement 6,25 % des effectifs. Aucune femme n’occupe le poste de PDG, à peine deux sont présidentes du conseil d’administration et on compte trois femmes Directrices générale.
(1) La loi dite Copé-Zimmermann adoptée en 2011 impose 40 % de femmes dans les conseils d’administration.
(2) La loi Rixain impose un quota de 30 % de femmes au sein des comités exécutifs (Comex) d'ici 2026 et de 40 % d'ici 2029
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